« Quelle époque ! » : Philippe Caverivière, « l'autre con sympathique » le plus courtisé de France – 20 Minutes

Culture Philippe Caverivière, « l’autre con sympathique » incontournable
PORTRAIT Auteur pour Nicolas Canteloup, Philippe Caverivière délivre ses chroniques humoristiques sur RTL, M6 et France 2. Ses vannes sont aussi corrosives qu’il est sensible et empathique
« Mes potes m’appellent la nympho du stylo parce que je dis oui à tout », plaisante-t-il. C’est un fait : Philippe Caverivière est partout. Chaque matin, au micro de RTL, il délivre une chronique caustique dont une version raccourcie est ensuite diffusée sur M6, aux alentours de 13h20. Il continue de mettre sa plume au service de Nicolas Canteloup pour le C Canteloup quotidien de TF1. Et, dès samedi, il officiera dans Quelle époque !, le nouveau talk-show du samedi soir de France 2 présenté par Léa Salamé.
« Le rythme va être intense cette année », redoute l’humoriste qui garnit à ce point son agenda car il a « peur que ça ne dure qu’un temps ». Le jeune quinqua a pourtant de quoi se rassurer : lors du mercato estival, son téléphone n’a pas arrêté de sonner. Parmi toutes les propositions, il a choisi de rester fidèle à la deuxième chaîne. « Parce que le public avait commencé à me connaître sur ce créneau », justifie celui qui est devenu un visage familier des téléspectateurs et téléspectatrices grâce à On est en direct où il a officié ces deux dernières saisons.
« Je dois à Laurent Ruquier de m’avoir ouvert les portes de la télé », reconnaît-il. Aussi, Philippe Caverivière était « terrorisé » à l’idée d’annoncer qu’il restait sur la deuxième partie de soirée des samedis de France 2 que l’animateur venait de quitter. « Pendant vingt jours, j’ai trouvé chaque jour une excuse pour ne pas l’appeler, admet-il. Et puis, le 20 juillet, j’ai fini par lui passer un coup de fil. Laurent a été très élégant, il m’a dit de voler de mes propres ailes, qu’il était content pour moi. La grande classe. »
Léa Salamé assure avoir noué une grande « complicité » avec Philippe Caverivière ces derniers mois. « Ma priorité était de le garder. Il a littérallement explosé l’année dernière pendant la présidentielle, que ce soit sur RTL ou sur France 2. Aujourd’hui, il est un de ceux qui vont le plus loin. On pense : “Il ne va pas faire cette vanne, il ne va pas oser.” Et il y va », salue la journaliste.
« Il y a quelque chose d’humain et de tendre dans la méchanceté, estime l’intéressé. On me pardonne parce que j’ai une tête de G.O. [gentil organisateur] et des colliers à boules. » Un jugement sur les apparences qui n’est pas à côté de la plaque : l’humoriste a longtemps travaillé au Club Med. « Là-bas, on te laisse aller sur scène même quand tu es mauvais et tu deviens un peu moins mauvais. On touche un peu du doigt le spectacle et on se dit que c’est chouette, un public qui rit », explique-t-il.
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Philippe Caverivière n’enjolive pas ses souvenirs. « Je me suis retrouvé dans le pire Club Med au monde : je voulais partir aux Antilles et j’ai atterri à Dieulefit (Drôme). C’était un Ehpad, les gens étaient très âgés. » A l’époque, il était chef des sports terrestres – « Quand les gens ont plus de 80 ans, on ne fait pas du triathlon, on est plutôt sur de la pétanque »- et il y fait une rencontre décisive, celle de Nicolas Canteloup. « Il était G.O., je le regardais sur scène et j’écrivais un peu pour lui », résume-t-il.
C’est lui qui, neuf ans plus tard, fera décoller sa carrière artistique. En 2002, alors que son CV s’est entretemps complété d’une mauvaise expérience dans l’immobilier – « j’ai coulé une agence » – et d’une autre dans la restauration – « j’ai coulé un restaurant » – il voit Nicolas Canteloup à la télévision. « Je lui ai réécrit. Il m’a accueilli généreusement. D’abord sur Rire et chansons, puis sur Europe 1 de 2005 à 2020. On a arrêté sur une décision unilatérale de Vincent Bolloré. Puis Thomas Sotto est venu me chercher pour RTL. »
Passant des coulisses au devant des caméras, Philippe Caverivière s’est fait un nom dans l’humour, synonyme de vannes grinçantes, de blagues au vitriol, de flèches sarcastiques. Y en a-t-il une qu’il regrette ? Il réfléchit un peu : « Une fois, Nicolas Canteloup m’a appelé pour m’annoncer la mort de l’abbé Pierre. Je lui ai répondu : » Putain de sida «. Il m’a dit “Génial, je la fais en [Fabien] Barthez”. J’ai essayé de l’en dissuader. Il l’a faite au micro en imitant Barthez… Il y a eu de gros rires quand même, mais ma mère m’a engueulé. »
Il pense que « la seule responsabilité » en matière d’humour, « c’est d’être drôle ». Il raconte que, récemment, il s’est posé la question d’évoquer dans une chronique l’attentat de Nice – dont le procès se tient actuellement à Paris. « J’ai décidé de ne pas en parler. J’étais trop dans l’émotion, je n’avais pas la distance pour tenter de rire. Trop frais, trop violent. Les gamins, tout ça… »
« Une vanne, c’est un pari. On ne sait jamais si ça va être drôle », reprend-il. D’autant plus quand la source d’inspiration principale est l’actualité. « Il y a peu d’infos marrantes. J’essaie de faire un pas de côté et de ne pas être dans la noirceur. Ce matin [le 13 septembre, jour de notre entretien], j’ai fait Line Renaud mourant pendant l’interview, mais je l’ai fait avec de la déconne et beaucoup d’humanité. La vie est méchante, faire de l’humour, c’est juste prendre de la distance sur le malheur. »
Il avance cela en connaissance de cause. Sa vocation d’amuseur remonte à ses 4 ans. « J’ai perdu ma sœur Sophie, d’un cancer. Je me disais que c’était bien de faire rire ma mère. C’était pour moi une façon de réagir à une ambiance lourde à la maison », confie-t-il. C’est aussi la raison de son implication au côté de l’association Léo qui soutient les enfants atteints malades et récolte des fonds pour la recherche sur les cancers pédiatriques. « Cela me permet de reprendre un combat perdu, de ne pas l’avoir perdu complètement. Avec ma petite notoriété, je peux entrer en contact avec plein d’artistes. » Il donne l’exemple de Louane qui « a envoyé une vidéo très sympa à une petite », de Christophe Maé qui « a passé un moment en Facetime avec une gamine », de Kendji Girac qui répond à toutes les sollicitations dans la demi-journée.
Il fait défiler sur son téléphone les photos d’enfants et d’ados. On voit des scènes heureuses de sorties en bateau, de dîners en terrasse, de jeux ensoleillés. Il nous livre les histoires que ces sourires ne racontent pas : cette petite qui est aujourd’hui en rémission, ce garçon qui n’est plus là, cet autre qui vit son rêve, debout derrière les platines d’un DJ alors que chacun de ses pas est une souffrance…
« Malgré leur maladie, ces gamins sont joyeux. Ils gardent le sourire dans le plus grand combat qui soit. Il est poli d’être gai. C’est pour cela que, quand j’arrive à RTL chaque matin, je me fais un devoir d’avoir la patate », assure-t-il. Christophe Dechavanne, qui fait partie de l’équipe de Quelle époque ! et n’a fait sa connaissance que récemment le qualifie d’« homme bienveillant ». « Il est dans la violence verbale du propos, il pique là où ça brûle, mais on sait que c’est un mec est bien. »
A son arrivée sur RTL, Philippe Caverivière a reçu une avalanche de commentaires négatifs. « Les gens ont trouvé que mon humour était un peu épicé, puis ils ont vu que je tapais de tous les côtés et que j’étais peut-être plus complexe que ce qu’ils pensaient. Même chez Ruquier le public s’est habitué, et a fini par se dire “Tiens, voilà l’autre con, mais il est sympathique”. »
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