Salaires. Chez Inetum, les informaticiens ne se contentent pas de baby-foot – L'Humanité


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Chez Inetum, ex-GFI, l’un des poids lourds de l’informatique français, les salariés ont à nouveau débrayé, mardi. La direction préfère installer des espaces « détente » plutôt que valoriser le travail effectué via des augmentations de salaires. Malgré la bonne santé de l’entreprise.
Le 20 septembre, les salariés d’Inetum étaient plus de 400 à se mettre en grève. Ils espéraient être au moins autant ce 15 novembre, sur les différents sites de cette entreprise de services numériques. Devant le siège du groupe, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), l’intersyndicale affichait une belle unité et sa détermination.
Elle demande pour tous les salariés une augmentation mensuelle de 200 euros, ainsi qu’une prime de 1 500 euros. « Il n’y a que des hausses individuelles, à la discrétion des managers, explique Patrice Bouvet, le délégué syndical central de Solidaires informatique d’Inetum, syndicat majoritaire. Résultat, des salariés n’ont rien obtenu depuis cinq ou six ans. D’où l’urgence d’une augmentation collective, l’inflation elle, touche tout le monde. »
Dans les vastes locaux quelque peu dépeuplés depuis que la pratique du télétravail s’est étendue, la direction préfère installer des espaces « détente » avec tables de ping-pong, baby-foot, dans un esprit très start-up, plutôt que valoriser le travail effectué via des augmentations de salaires. « L’entreprise est en très bonne santé, on ne demande pas la lune », soupire Olivier Maulny, élu du personnel CFE-CGT.


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Le chiffre d’affaires à 2,2 milliards est en effet en pleine croissance, le bénéfice net se compte en plusieurs dizaines de millions d’euros… Et la direction profite du ­télétravail pour fusionner des sites, réalisant d’importantes économies. Le PDG, lui, estime avoir atteint ses objectifs et a décidé de s’augmenter de 30 %, tout en distribuant gracieusement 800 000 actions au top management. « Les écarts de salaires deviennent dingues, quand des informaticiens, au statut de cadre, stagnent à 26 000 euros à l’année, le patron lui devrait toucher dans les 3 millions entre son salaire et ses bonus », déplore Patrice Bouvet.
La direction n’est pas la seule à s’engraisser. Inetum a en effet changé de propriétaire cet été. Le fonds qatari Mannai, qui avait acheté l’entreprise alors appelée GFI (Groupe français d’informatique) en 2016, vient de la revendre avec pas moins de 500 millions d’euros de plus-value. « Le nouveau propriétaire, le fonds Bain Capital, nous a déjà prévenus : il veut dégager le plus de marge possible, pour revendre l’entreprise d’ici quatre ans avec un maximum de plus-value », s’inquiète Ibrahima Badiane, élu du personnel CFDT.
Alors, chez les informaticiens, le moral est en berne et, sur certains sites, le turnover dépasse les 25 %. Bain, le fonds de capital-risque états-unien, laisse planer le doute sur l’avenir de divisions entières d’Inetum. Ainsi le propriétaire hésite : doit-il investir dans l’activité d’édition de logiciels, qui représente 10 % du personnel et autant du chiffre d’affaires, pour la développer, ou faut-il plutôt s’en débarrasser ? Pendant qu’il tergiverse, un millier de salariés restent dans l’incertitude.
Réunis sous le porche du siège d’Inetum pour se protéger de la pluie, les informaticiens évoquent la journée de grève de septembre. « Grâce à la mobilisation, nous avons été reçus par la direction… Mais elle est venue les mains vides », rapporte Patrice Bouvet. « J’ai entendu dire qu’elle avait accordé des hausses individuelles aux salariés de la branche logicielle qui s’étaient mobilisés », répond Olivier Maulny . « La direction essaie de nous diviser », redoute l’élue CFE-CGC. Mais c’est aussi la preuve que la lutte paye.
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